Silence de Dieu, silence de l'homme
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Sur ce grand mystère, l’Église, comme aphone, semble aujourd’hui préférer se taire. Pourtant les Pères de l’Église et la liturgie ancienne ont voulu chanter cette «action» de Jésus après sa mort. Dans une homélie attribuée à Épiphane, on lit: «Aujourd’hui, sur la terre, règne un grand silence. Le Seigneur est mort dans la chair et il est descendu secouer le règne des enfers. Il va chercher Adam, le premier père, comme une brebis perdue. Le Seigneur descend et visite ceux qui gisent dans les ténèbres et l’ombre de la mort.» Et dans une hymne, Éphrem le Syrien chante: «Celui qui dit à Adam: “où es-tu?” est descendu aux enfers derrière lui, l’a trouvé, l’a appelé et lui a dit: “Viens, toi qui es à mon image et ressemblance; je suis descendu où tu es pour te ramener dans ta terre promise!”» Jésus, descendu aux enfers par sa mort — une mort devenue «acte», une mort assumée et vécue — a détruit la mort même dans un admirable combat, comme le rappelle la liturgie syriaque: «Seigneur Jésus, tu as combattu avec la mort durant les trois jours où tu es resté dans la tombe, tu as semé la joie et l’espérance parmi ceux qui habitaient les enfers.»
Ainsi, la descente aux enfers devient l’extension du salut au cosmos entier, le salut de tout l’être humain: Christ descend au cœur de la terre, au cœur de la création, dans les zones infernales qui habitent chaque homme. Qu’en est-il alors des enfers, après la «visite» du Christ glorieux? Pour Cyrille d’Alexandrie, cette prédication du Christ aux enfers (dont parle l’apôtre Pierre: «mis à mort dans la chair, il a été rendu à la vie par l’Esprit, il alla même prêcher le salut aux esprits en prison», 1P 3,18-19) a signifié la spoliation de l’enfer: «Le Christ, dépouillant l’enfer tout entier et ouvrant grand les portes impénétrables aux esprits des morts, y laissa le diable seul!» Enfer, où est ta victoire?